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"Piriac sous l'ancien Régime :
"
par RIONDEL H.
in "Bull. Sté Archéologique Nantes" T.LXXII 1932 pp 183-196 Per 96
La baronnie de Campzillon
comprenait les paroisses de Mesquer, Saint-Molf, Piriac,
Batz, Guérande. Sa situation était remarquable à cause
du développement de ses côtes. Elle comprenait deux
traicts, celui du Croisic et celui de Mesquer (traict
vient du mot breton treh, passage d'eau) et de nombreux
promontoires, dont la pointe du Castelli et celle du
Croisic.
Les Romains ont laissé
sur ce territoire des traces de leur passage. César a
livré sa bataille navale
(2) contre les Vénètes en
58 avant J.C. dans le traict du Croisic, d'après Léon
Maitre. On retrouve des levées de terre élevées par
les Vénètes : les grands Fossés près d'Arbourg,
commune d'Herbignac et enfin des fonderies, des forges et
des ateliers de potiers, établis par les Romains qui ont
laissé des traces depuis Guérande (Grannona) jusqu'à
Piriac (Pen Kariacum). Monsieur Léon Maitre, ancien
archiviste du département, a trouvé à Brandu, près de
La Turballe, un ancien creuset romain qu'une femme du
pays prenait pour le bénitier d'une église disparue.
Dans ce creuset, les Romains fabriquent du bronze en
alliant l'étain de Piriac aucuivre de la Govelle ou à
celui apporté par mer d'Espagne. Une voie romaine
desservait ces établissements industriels (elle suivait
sensiblement la direction de la route de Guérande à
Piriac en passant par Lauvergnac), ainsi que des villas,
que de riches gallo-romains avaient construites sur la côte.
On a retrouvé à Clis les fondations de "l'Aula
Cliva" un palais de Clis et l'Aula Quiriaca situé
à la place de Kerjean, d'après Monsieur Maitre. C'est là
qu'habitèrent le comte breton Warock, au VIème siècle
et l'évêque de Guérande, Ghislard, fondateur de la
collégiale Saint-Aubin et l'adversaire de l'évêque,
son compétiteur pour le siège de Nantes, au IX ème siècle,
à l'époque de Nominoé. Ces deux palais sont mentionnés
dans une posésie de Saint Fortunat, l'aumônier de
Sainte Radégonde. Le nom de Castelli, donné à la
pointe de Piriac, est une preuve de l'importance du pays.
sous la domination romaine, au point de vue militaire.
Monsieur Guillotin de
Corson, dans son livre "Les grandes seigneuries de
Haute-Bretagne" donne l'histoire de la Baronnie de
Campzillon. Elle fut détachée de la baronnie de la
Roche Bernard en 1424. Guy XIII, comte de Laval, avait
donné ce territoire en dot à sa fille Jeanne de Laval,
à l'occasion de son mariage avec Louis de Bourbon-Vendôme.
Elle tenait son nom du château de Campzillon, siège de
la baronnie et situé dans la paroisse de Mesquer,
construit en 1569 par Pierre de Tournemine à la place
d'une citadelle détruite en 1540, en 1590, ce siège fut
transféré à Piriac au château de Kerjean (3), après sa destruction par les troupes
espagnoles venues secourir le duc de Mercoeur, le porte-drapeau
de la Saint-Ligue en Bretagne.
La maison de Vendôme
occupa la Seigneurie de 1424 à 1514, soit près d'un siècle,
et a été représentée par quatre de ses membres.
* Louis de Bourbon, époux de Jeanne de Laval, décédé en 1568.
* Jean de Bourbon, son fils, époux d'Elisabeth de Beauveau (1468).
* François de Bourbon, époux de Marie de Luxembourg, décédé le 14 octobre 1495.
* Charles de Bourbon vend Campzillon, vers 1514, à François de Tournemine, ambassadeur de France en Hongrie, sieur de la Guerche, de la Hunaudaye.
Cette famille illustre
occupa la baronnie pendant plus de deux siècles, 1514-1732.
Cette maison est représentée par sept membres :
* François de Tournemine, ambassadeur de Hongrie (1514-1529)
* Raoul de Tournemine, son frère (1529-1540).
* René de Tournemine (1540-1547) vend à son frère, Pierre , la seigneurie en 1547.
* Pierre de Tournemine (1547-1580), épouse en premières noces : Renée de Rieux, fille du seigneur d'Assérac, le propriétaire du château de Ranrouë (le lot du roi en breton), et en secondes noces, Marie de Kermarec, mariage béni par un pasteur protestant.
* François de Tournemine (1580-1624), époux premier de Catherine du Verger, second Odette Goulard.
* René de Tournemine (1624-?), époux de René Peschart, dame de Botheleraye.
* Jean-Joseph de Tournemine (mort en 1711), époux de Marie de Coëtlogen.
* Louis-Ignace de Tournemine (1712-1732), époux de Louise-Gabrielle, fille du seigneur de Pignelay.
Cette famille de
Tournemine fut connue dans le pays par un attachement au
protestantisme.
Le 4 août 1732, Louis-Ignace
vendit la baronnie pour 185 000 livres, à Louis de
Jacquelot, vicomte de la Motte, conseiller au Parlement
de Bretagne, époux de Margueritte Jouhance de Coetarez.
* Louis de Jacquelot (1732-1741).
* Louis-René de Jacquelot (1741-1772), épouse de Marie-Anne de Chomart.
* Sa fille, Jeanne-Louise-Rose de Jacquelot épouse le 25 juillet 1774, François-Claude de Kermarec de Traurout, conseiller au Parlement de Bretagne. Marie-Jeanne meurt en 1789. De ce mariage, naquirent deux fils, Louis et Joseph de Kermarec de Traurout, et une fille, Adèle.
* Adèle de Kermarec de Traurout épouse Jean-Joseph de Chomard de Kerdavy. Successivement, son fils Gustave et sa fille Caroline deviennent propriétaires.
* Caroline n'étant pas mariée, son héritière, Adèle-Marie de Chomard, épouse Monsieur de la Chevasnerie. La propriétaire "actuel" de Kerjean est Monsieur de la Chevasnerie, fils d'Adèle-Marie de Chomard époux de Mademoiselle Le Maignan de L'Ecoce.
(3) Le chateau de Kerjean,
frappé par la foudre et détérioré, fut démoli sous
la Restauration. Il n'en reste que des murs de clôture,
un porche et un souterrain.
Droits de prééminence
dans les églises et chapelles de la Baronnie. Haute,
moyenne et basse justice avec auditoire, prison, six
potences ou fourches patibulaires, droit de tenir
audiance à l'auditoire de Guérande, à l'issue des
causes de celui-ci.
Droits de deshérence, de
succession de batards, de lots, de rachats et de ventes.
Droits de tenir quatre foires par an et marché chaque
semaine le vendredi. Droits de police. Bans de vendange,
de fanage de foin. Droits de poids et mesures. Droit de
Bris de La Turballe à Mesquer. Perception d'un denier
sur la vente de chaque bateau, et une obole sur chaque
pipe de vins (la pipe vaut trois barriques) chargée dans
le port de Piriac. Droit de préemption du poisson au 1/3
du prix. Droit de un denier par muid de sel, récolté à
Guérande, Batz et Mesquer. Chaque pêcheur de marsouin
est tenu de donner au seigneur le nombril, l'échine et
le côté de tous les marsouins pris.
Ces droits féodaux ont été
tirés du grand Terrier, aux archives de Nantes, mais une
tradition orale sérieuse (4)nous
dit qu'à certaines époques de l'année on présentait
au seigneur un oeuf, placé sur un haut mulon de foin
trainé par deux boeufs, dans une charette, ou bien un
poulet rôti dans une cage. Le seigneur regardait le
poulet, mais il n'en avait que l'odeur. C'était le
signal de grandes réjouissances dans le pays.
Ce fut le dernier seigneur
de Campzillon. Il n'émigra pas moins, malgré cela, il
eut ses biens mis sous séquestre. Il en obtint cependant
la main-levée. Il eut deux fils soldats, l'un dans les armées
de la République, l'autre dans l'armée de Vendée. Il
se maria le 25 juillet 1774, à Vannes, dans la chapelle
des Ursulines, avec Mademoiselle de Jacquelot. Il était
originaire de la paroisse de Brens. Nous trouvons un nota-bene
du curé Ignace Guillaume, qui a donné sa permission
pour que le mariage ait lieu à Vannes et non à Piriac,
comme le droit :
Monsieur de Traurout fut
élu maire le 10 février 1790. Nous avons retrouvé le
texte de son premier discours comme maire, dans le
registre des délibérations du général de la paroisse
de Piriac. Le voici intégralement, c'est un document précieux
pour la commune de Piriac :
"Messieurs,
sensible, autant qu'on peut lêtre, à la marque
de confiance que vous me témoinez aujoud'hui, en
me nommant pour occuper la première place de
votre Municipalité, dignité à laquelle je
n'aspirais pas, il suffit, Messieurs, que je la
tienne de votre coeur seul, ce qui me flatte en
ce moment,et que vous me trouviez propre à
contribuer en quelque chose à votre bonheur,
pour que mon dévouement pour tout ce quivous
concerne me décide à l'accepter. Espérant que
les fonctions et les devoirs que cette place va
m'imposer ne me fourniront que les moyens de nous
voir se resserrer de plus en plus dans les liens
de la concorde, qui nous ont tous, jusqu'ici, si
étroitement et si heureusement unis, que je
pourrai vous convaincre du zèle le plus pur qui,
comme d'ordinaire, m'animera dans tous nos
travaux, de l'amitié la plus tendre que mes
sentiments pour vous tous ne doivent pas rendre
aujourd'hui équivoque, et enfin, Messieurs, d'être
peut-être assez heureux pour, dans une courte
carrière, donner au monde et à mes successeurs,
l'exemple de cette affabilité si nécessaire à
l'homme que se dévoue au public, en me rendant
accessible et ayant toujours l'oreille attentive,
pour entendre patience les plaintes de tous et
peser afin au juste dans la même balance les
erreurs du fort comme du faible, les intérêts
du riche comme du pauvre."
La première pierre de l'église
actuelle, placée sous le vocable de Saint-Pierre-aux-Liens,
a été posée le 8 juin 1766 par le curé Ignace
Guillaume. Les fondations furent à la même place que
l'ancienne tombée en ruines par suite de sa vétusté.
Il existe un procès-verbal de délabrement de la vieille
église et un plan de la nouvelle en 1757. La vieille église
avait un très haut clocher qui servait d'amer aux
marins, comme celui du château. Nous avons le nom de
deux chapelles de cette église, la chapelle Saint Jean,
servant d'enfeu aux seigneurs et la chapelle du Rosaire.
Les curés de Piriac résignaient
leurs fonctions en Cour de Rome (5). C'est très curieux. Une pièce de 1712 s'exprime
ainsi :
"Résignation
de la cure de Piriac faite par le sieur Landays
au sieur Jégo, son vicaire, le 6 juin, et envoyée
à Nantes à Monsieur Brûlé qui en chargea la
poste pour Rome le 11 du mois, fue reçue à la
Daterie de Rome le 28 du dit mois de Juin."
Différentes pièces
donnent l'inventaire du trésor de l'église à différentes
époques. Il y avait entre autres le "joyau",
une pièce d'orfèvrerie avec reliques, que l'on faisait
circuler au domicile des habitants, sur leur demande en
moyennant une aumône.
Le presbytère était dans
la maison de Pontville, actuellement domicile du maire,
Monsieur Vignioboul; il s'est effondré le 14 mars 1711,
et le recteur Pierre Landays, fut légèrement blessé.
Le recteur donna deux cents livres pour les réparations.
Un impôt sur les biens de la paroisse fut autorisé par
le Parlement de Bretagne.
(5) Je n'ai pu trouver
un cas analogue, malgré mes recherches. On se demande l'intérêt
que pouvait avoir Rome à être informé d'un fait si peu
important.
* XV eme siècle : De Rohan Sevestre 1495
* XVI eme siècle (1545-1587) : Charlot de Francheville, (1560-1573) d'une famille originaire d'Ecosse, Ribber.
* XVII eme siècle (1605-1682) : Guillaume Georges; Olivier Braud; Guillaume Audren; Bertrand; Rado; Marc Spadine; J. Davy; René Dupont; Raoul Esnaud; Bernard; Guy Bouvier; Gabriel Edenin.
* XVIII eme siècle : (1682-1803) : Pierre Landays; Pierre Jégo (1712-1728); Ignace Guillaume (1729-1779), docteur en Théologie, ancien précepteur du duc de Penthièvre; Charles Guillaume, neveu du précédent (1779-1790); G. Goubaud (1790); Christophe Glais (1795-1803), le curé constitutionnel, mourut réconcilié avec l'Eglise, légua la cure actuelle qui était le bénéfice de Saint-René.
* XIX eme siècle (1803-1930) : Sohier; Courjeon François; Aubert Pierre, Huet Joseph-Marie; Menoret (1919-1930; Coyau (1930- )
De tous les curés de
lancien régime, celui qui a laissé le plus de traces
est le curé Ignace Guillaume (1729-1779). Cinquante ans
dans un pays, c'est un bail. C'était un homme
observateur et plein de verve, un juvénal du village.
Nous détachons quelques extraits de ses notes relevées
dans les registres paroissiaux.
Confirmation du
17 mai 1737
Visite de Monseigneur de
Sansay. Ignace Guillaume va le chercher au Croisic.
"Il a
donné la confirmation si désirée, depuis 22
ans qu'on avait pas vu l'évêque. J'ai bien
voulu par politesse donner le pas dans la marche
du grand vicaire, car je ne lui devais pas, et il
en convint avec moi. Monsieur de Nantes avait
aussi le Prévôt du petit chapitre de Guérande
et deux chanoines. Je ne voulus pas souffrir
qu'ils portassent des surplis dans mon église.
Il leur fallait paraître dans la procession en
habit noir, malgré les supplications de l'Evêque.
Je fus intraitable sur ce fait de peur que ces
petits messieurs, qui ont la fatuité de se dire
les protecteurs de l'Eglise de Piriac n'en
eussent tiré avantage."
On voit qu'Ignace
Guillaume tenait à ses prérogatives et qu'il était de
tempérament atrabilaire.
Mission du 21
mai 1741
Mission prêchée par le R.P.
François Xavier du Plessis, jésuite natif du Québec.
"Homme
vraiment apostolique et fameux par une infinité
de missions qui ont eu un prodigieux succès en
Flandre, en Allemagne, en Lorraine et dans
plusieurs provinces de France avec les pères de
Gènes et de Lan-Jégu, jésuites au collège de
Vannes. Notre église ne pouvait contenir la
cinquième partie des fidèles. Le R.P. du
Plessis a été contraint de prêcher et de faire
ses conférences au Lenn, à la croix du Chateau,
au Calvaire. On a érigé une croix des plus
magnifiques sur les ruines de l'ancien calvaire,
près du cimetière; elle est ornée de haut en
bas de coeurs dorés que chacun à l'envie à
donnér et fait attacher à la Croix.
Monsieur de
Jacquelot, conseiller au Parlement, à généreusement
contribué aux ornements de la Croix, dont il a
donné l'arbre le plus droit, le plus net, le
plus fort qu'onait su trouver à 20 lieues dans
les forêts.
- Indulgence
de 40 jours les vendredi, les dimanches et fêtes."
Si Ignace Guillaume
trouvait bon qu'on vint de 8 lieues por suivre la mission
de Piriac, il était d'un avis opposé quand ses
paroissiens s'en allaient suivre les missions dans les
paroisses voisines. Nous le citons à nouveau. Les
lecteurs pourront savourer ce style mordant :
"6 avril 1779. 4 noyés : femme Lequimener, de Toulan, 57 ans; Jacques Mabo, 20 ans; Renée Mabo, 27 ans; Marguerite Le Tréhour, 57 ans; allant de Kercabelec à Penestin.
Remarque
importante pour la Postérité : les 4 victimes
infortunées de leur dévotion très mal
entendue, n'ont pas été les seuls. Outre ces 4
paroissiens, il y eut 5 de Mesquer. Cette triste
catastrophe est arrivée pour avoir déserté
leur paroisse le saint jours de Pâques pour
courir à l'envie à une mission qui s'ouvrait à
Pénestin. A Dieu ne plaise, que j'improuve ces
travaux apostoliques. Je vaux même croire que
ces messieurs deu diocèse de La Rochelle et
appelés Mulotins, désoeuvré dans leur présidence,
et qui courent toute l'année dans celui de
Nantes pour y offrir les échantillons de leur zèle,
sont autant de Xavier et Vincent de Paul...mais
il faut convenir que leurs missions, qui se succèdent
les unes aux autres, attirent par leur nouveauté,
les paroisses voisines, dont les habitants sont
par là détournés de leurs travux et offices
paroissiaux les plus essentiels. Ce qui choque
surtout, c'est la présence de ces messieurs sur
notre territoire. Ces pieux Mulotins cherchent et
embrassent les missions de toutes mains. Ils en
avaient fait une, qui a duré 6 semaines à
Herbignac; à celle-là, assez pompeuse, a succédé
celle de Pénestin, et celle-ci ne sera pas finie
qu'ils se sont fait arrher pour la paroisse d'Assérac
et l'on y court encore. Toutes ces paroisses se
touchent. Ces pieux spectacles s'avilissent par
l'accoutumance; il en devrait être comme les
jeux séculaires des Romains. Notre digne évêque
est malheureusement absent; il aurait été dans
sa ville épiscopale, qu'il n'aurait pas souffert
ces missions redoublées et que ces laborieux évangélistes
qui meurent de faim à Saint-Laurent-sur-Sèvres
et qui viennent en ce pays au nombre de 8 à 9;
ils tonnent, ils remuent, ils effraient par leurs
machines spirituelles, ils tournent les têtes;
convertissent-ils ? Nous savons sur cela à quoi
en tenir."
Moeurs locales
"14 décembre
1742. David Chedotal et Guillemette Nicole sa
femme, morts dans l'ivresse, trouvés dans leur
cellier, où ils étaient depuis plusieurs jours
sans sortir, la porte fermée, le pichet à la
main, la barrique écoulé, le fausset nageant
dans le vin. Quel sort ! J'ai enterré ces gens
non sans horreur, mais il faut bien le faire,
parce qu'ils étaient chrétiens. Je sais
cependant quelqu'un de mes confrères, qui a
refusé d'enterrer des gens morts dans l'ivresse
pour imprimer de la terreur dans ce malheureux
pays, où le peuple y est si livré et en cela il
a été plus heureux que sage, n'ayant pas été
recherché. Ne nous commettons jamais avec la
justice séculaire, qui, dans pareil cas, a beau
champs et perdrait un curé et 100 000 évêques."
Vicaire (1779-1792);
recteur (1792-1803); curé constitutionnel, se réconcilia
avec l'église romaine; il fut administré à sa mort par
M. de Bruc, curé de Guérande et depuis évêque de
Vannes, il légua la cure actuelle, dont il avait le bénéfice
sous le nom de Saint-René, à la Fabrique. Nous avons de
lui la pièce curieuse suivante :
"4 février
1793. Citoyens de l'administration, la chose
publique doit être notre égide. La commune de
Piriac jouit d'une sécurité entière à l'égard
des malveillants, aussi est-elle décidé à ne
point souffrir dans son sein de ces individus. A
nom de la Municipalité de Piriac, je représente
aux coprs constitués, que nous refusons
formellement d'avoir pour chef un nommé Drouet
dans la douane nationale de Piriac. Le Croisic en
sera purgé, mais devons-nous en être la victime
? Nous sommes de fiers républicains; un
royaliste n'a pas de demeure parmi nous. Le
citoyens Carvizard, vrai citoyen, est celui qui
doit occuper le poste. La paix et la tranquillité
sont maintenues sous ses ordres et c'est lui que
nous voulons. Le citoyen Glais, curé.
La municipalité
dont je suis l'organe vous le certifiera, quand
vous l'exigerez. 4 février 1793, deuxième année
de la République Française."
Chapelle de
Saint-Sébastien
Elle existe encore. C'est
un charmant édifice du XVI eme siècle. Elle fut fondée
par la famille Le Couaillon. Son acte de fondation, rédigé
en latin, existe encore aux archives à Nantes (Archives
de Piriac).
En 1720, le chapelain
s'appelait Henri Lerrans, et en 1764 Renée Le Dandec.
Chapelle Saint-Fiacre
Il en existe encore
quelques vestiges interessants. C'est une propriété
particulière, malheureusement. Il y a une treintaine
d'année, on pouvait voir un portail gothique
interessant; il a disparu, pour servir de pierres de
construction. C'est dans cette chapelle que se réunissait
le général de la paroisse, sous l'ancien régime, ce prédécesseur
du conseil municipal. C'est là que se réunirent les
habitants de Piriac au moment de la convocation des Etats
Généraux en 1789 pour élire un délégué au Baillage
de Guérande. C'est donc un lieu historique, qui devrait
être la propriété de la commune.
Chapelle du Château
Il y avait une chapelle au
château, sous le vocable de Saint-Jean, d'où le nom de
Kerjean. Elle fut démolie en 1727 pour une cause
inconnue et les matériaux furent donnés par le seigneur
Louis Ignace de Tournemine au curé, dans le but de
servir à la construction de la nouvelle église.
Chapelle Saint-Michel
Disparue à une époque
inconnue, enlevée par la mer. Il reste des vestiges d'un
cimetière au Lenn, qui en dépendait, cimetière connu
dans le pays sous le nom de cimetière des Huguenots. En
construisant les fondations de plusieurs chalet au Lenn,
de nombreux ossements ont été retrouvés.
Chapelle de
Penhoët
Existe encore en ruine
dans une ferme.
Elle fut construite pas M. du Bochet, sieur de Penhoët.
Une messe devait être dite dans l'intérêt du fondateur
les dimanches et fêtes, avec recommandation et prière
nominale pour lui et son épouse.
Pour régler les frais de cette fondation, une rente en
argent de 104 livres 10 sols avait été constituée,
ainsi que les produits de 9 oeillets de marais.